Après quelques pérégrinations dans le monde de la publicité lorsque j'étais une jeune femme ce qui me valut de rencontrer des gens géniaux et créatifs et de vivre sur les starting block le jour à l'agence et la nuit dans les boîtes parisiennes,  j'ai choisi de faire des enfants. Trois. J'ai donc troqué mes tenues affriolantes pour un look de maman débordée afin d'élever mes pioupioux qui non contents de grandir façon champignons se sont appliqués à faire en sorte que je sois tous les soirs sur les genoux mais heureuse entre mes trois et leur papa !

Dès lors qu'ils grandirent, ils me laissèrent un peu plus de temps libre. Je commençais donc à faire le "nègre" pour différents auteurs. Ayant constaté avec effroi que non contents d'utiliser mes services, ils avaient l'outrecuidance de ne jamais citer mon nom alors que j'avais rédigé la moitié de leur livre, je jetais l'éponge et je commençais à écrire des livres de vulgarisation sous mon nom et parfois sous pseudo pour de grandes maisons d'édition françaises telles que Dunod, First et américaine comme Pearson. Mes enfants étaient grands, intelligents et gentils, je baignais dans la félicité.

Puis nous apprîmes que mon Benjamin avait une cardiopathie qui pouvait le jeter à terre à tout moment. Ce fut un tel tsunami dans notre vie que nous avons tout quitté : la maison, nos boulots, nos amis,  Paris... pour aller poser nos bagages en Provence, dans un petit village aux pieds du Lubéron afin de vivre plus sereinement, dans la beauté du monde tous les jours sous nos yeux et en croisant les doigts pour que la cardiopathie reste silencieuse. Afin de continuer tout de même à gagner un peu d'euros pour nous substanter car nous ne pouvons pas vivre d'amour et d'eau fraîche, j'ai commencé à vendre du prêt à porter sur le site Coklico. Sans grande conviction je l'avoue car tout le monde vend la même chose au bout du compte.

Benjamin allait bien, les autres aussi et ce fut le tour de mes enfants de faire des enfants. 5 à ce jour.

A nouveau, je tournais dans mon bonheur en rond même si de temps en temps je croisais les doigts pour que Benjamin continue à aller très bien. Puis l'été 2022. Une chaleur à tomber, des feux dévastateurs, le manque d'eau, pas de séance au lac du village l'après midi avec les petits tant la chaleur était écrasante et mon effroi en pensant au monde auquel mes petits enfants et ceux des autres seraient confrontés dans une vingtaine d'années. Le bouleversement climatique. Me sentant impuissante et consciente que je suis un colibri qui n'éteindra pas l'incendie, j'ai décidé de changer tout à fait de braquet. J'ai négocié avec des fabricants de laine pour acheter en quantité leurs produits, je me suis rapprochée de l'association de femmes de mon village, je suis en train de m'associer avec une jeune femme "crocheteuse" et j'ai commencé à imaginer des modèles, à en customiser. Des pulls, des gilets, des robes, des tuniques, le tout créés à la main de façon artisanale. Fi de fournisseurs à l'autre bout du monde, fi de la fabrication en nombre dans des usines où les conditions de travail sont innommables, fi des modèles faisant des milliers de kilomètres avant d'échouer dans les armoires.

J'ai donc imaginé ce site de la Femme Coklico que je suis, soucieuse de la planète, désireuse de matières nobles et écologiques et souhaitant travailler avec des gens à proximité.

Bien sûr, certains modèles sont encore conçus en Italie qui est plus près que Paris d'où je suis car je n'ai pas le don d'ubiquité mais plus de la moitié des modèles sont faits en France et le seront tous à terme.

Ce n'est pas grand chose au fond devant la cruauté du désordre climatique mais c'est ma façon de lutter un peu. J'espère que vous y adhérez.

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Cathy